Il était certainement le grand chanteur français le plus sous-estimé de tous. Une situation à laquelle ce misanthrope n'était pas étranger.
Né le 16 juillet 1930 au Caire en Égypte, Guy Béart passe une partie de son enfance à suivre les nombreux déplacements de son père spécialisé dans les créations d'entreprises. Il vivra ainsi en Grèce, aux États-Unis, au Mexique, au Liban… Une enfance nomade qui l'amène à se frotter à diverses cultures et aiguise sa curiosité. Installé en France dès 1947, il s'inscrit à la fois à l'École nationale de musique et à l'École nationale des ponts et chaussées.
Il en ressortira avec un diplôme d'ingénieur spécialisé dans les cristaux et l'étude de la fissuration du béton. Mais sa passion pour la musique prendra vite le pas sur son intérêt scientifique pour les pierres. Comme tous les jeunes artistes de l'époque, il fréquente les cafés-concerts et cabarets, La Colombe, Le Port du Salut ou les Trois Baudets. Ses premiers succès, il les doit à des femmes, à la fois intriguées et charmées par ce jeune homme timide, un peu coincé dans ses costumes (après le décès de son père, il a accepté un emploi de bureau pour aider sa mère et sa sœur).
Au fil des ans son succès grandit, fumeur de pipe dans la vie, en 1975 les Maîtres Pipiers le choisissent et le 17 octobre de la même année, il est adoubé 1er Fumeur de Pipe de France. Il rejoint ainsi ses pairs célèbres dont nombre d’entre eux l’accueilleront, pipe au bec, dans sa nouvelle demeure éternelle, quarante année après cette intronisation qu’il marqua de sa gentillesse et sa disponibilité.